Poèmes

Limbes

par Paul Verlaine

Paul Verlaine

L'imagination, reine,
Tient ses ailes étendues.

Mais la robe qu'elle traîne
A des lourdeurs éperdues.

Cependant que la
Pensée,
Papillon, s'envole et vole.
Rose et noir clair, élancée
Hors de la tête frivole.

L'Imagination, sise
En son trône, ce fier siège !
Assiste, comme indécise.
A tout ce preste manège,

Et le papillon fait rage,
Monte et descend, plane et vire :
On dirait dans un naufrage
Des culbutes du navire.

La reine pleure de joie

Et de peine encore, à cause

De son cœur qu'un chaud pleur noie.

Et n'entend goutte à la chose.

Psyché
Deux pourtant se lasse.
Son vol est la main plus lente
Que cent tours de passe-passe
Ont faite toute tremblante.

Hélas, voici l'agonie !
Qui s'en fût formé l'idée?
Et tandis que, bon génie
Plein d'une douceur lactée,

La bestiole céleste
S'en vient palpiter à terre,
La
Folle-du-Logis reste
Dans sa gloire solitaire !



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top