Les
Princesses, miroir des deux riants, trésor
Des âges, sont pour nous au monde revenues ;
Et quand l'Artiste en pleurs, qui les a seul connues,
Leur ordonne de naître et de revivre encor,
On revoit dans un riche et fabuleux décor
Des meurtres, des amours, des lèvres ingénues,
Des vêtements ouverts montrant des jambes nues,
Du sang et de la pourpre et des agrafes d'or.
Et les
Princesses, dont les siècles sont avares,
Triomphent de nouveau sous des étoffes rares :
On voit les clairs rubis sur leurs bras s'allumer,
Les chevelures sur leurs fronts étincelantes
Resplendir, et leurs seins de neige s'animer,
Et leurs lèvres s'ouvrir comme des fleurs sanglantes.
23 octobre 1866
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012