De son destrier qui se cabre
Il jette à bas le chevalier,
Qu'il pousse à la danse macabre
En retournant le sablier ;
Avec un crâne joue aux quilles
Aux tonnelles des cabarets ;
Du boiteux casse les béquilles,
Du coureur coupe les jarrets ;
Pour modèle offrant son squelette,
J
Pose en
Vénus dans l'atelier ;
Arrache au peintre sa palette,
Fier comme
Job sur son fumier !
Pousse une botte au maître d'armes, —
Botte secrète et bien à fond ; —
Prend l'enfant à la mère en larmes,
Ote sa marotte au bouffon ;
Avec le camail du chanoine
Encadre son masque camus,
S'assoit dans la stalle du moine
Dont il interrompt
YOremus ;
Pour s'y mettre, il chasse du trône
L'empereur tout pâle d'effroi,
Et pose sur son crâne jaune-La couronne arrachée au roi ;
Malgré les clefs et la tiare
II prend le pape au
Vatican,
Et, railleur, au ballet bizarre
Il lui fait danser le cancan !
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012