Coupe de
Dieu
Là-bas, sous la clarté d'une lune qui ne vieillit pas.
Dieu m'a embrassée et conviée au banquet de mon suicide.
Les noces de l'âme étaient aussi appétissantes qu'une antique blessure brillant de tous ses feux.
Avec délicatesse et humilité, m'a enseigné à accueillir la vie, mais quand je suis sortie dans l'espace du cœur, la grande mort s'est mise à pleurer en moi.
Dieu ira loin dans mon émancipation.
Coupe de la lettre
toi fasciné par le désir qui ne vient.
Cette nuit, j'ai regorgé de toi, et de mes lamentations me suis
emplie.
Mollesse dans les doigts et envie de toutes les saisons.
Ta face d'Akhenaton goutte de mes montures d'antan cheminant
vers les îles pluvieuses du sang.
En voyage, j'ai découvert une artère captive comme mon autre
visage.
O vert éclatant du soleil de mon amertume, voici de moi
les palanquins imprégnés de belle fatigue, cherchant ton ombrage.
Coupe de l'âme
Je tombe, tombe, et pas de fond, semblable à ce soleil au déclin.
gisant derrière mon balcon.
Fumée reprisant d'impossible ma
vie.
Le poumon est vide tel un bigaradier en été.
Le sang, un
espace pur se levant au loin.
Je voudrais m'élancer vers moi-même.
Lâcher ce vide comprimé
entre mes côtes en espérant que l'air se modèlera en troisième
poumon pour les explosions de mon âme.
Coupe de la liberté
Je me suis réjouie de ton retour, ô ma main gauche.
Ton exil royal m'avait tant attristée.
Coupe des profondeurs
Cette nuit est votre fête, ô profondeurs rétives.
Accourez à votre belle folie brusquement éteinte, et revêtez les atours de votre instant enfoui.
Laissez libre cours à votre délire encore plus beau, et donnez-vous entièrement comme un cheveu amoureux que fait trembler la chanson mélodieuse interprétée sur
deux cordes de vent.
Coupe de la nuit
Dans la paix de la nuit, j'ai appris à écouter la beauté de
Dieu
et la splendeur des connaissants.
Coupe du corps
Je déclare la langue fête violette de mon âme et m'obstine à
poursuivre mon corps.
Euphorie de cette oppression étendue
depuis des siècles sur mes barreaux.
Mille fois chaque jour le corps meurt en moi et ressuscite à
chaque pulsation en ce grand deuil qui me guide. me porte
ainsi qu'une graine se reproduisant en toute chose.
Ah comment
brider mon corps pour qu'il n'outrepasse pas tout ?
Le voici maintenant perdu dans quelque chose d'étrange et de
calme.
Puisse la vibration montant de
Dieu l'illuminer.
Coupe de l'amour
Aujourd'hui, les bourgeons de ma blessure ont fleuri.
Coupe du destin
Le destin n'est rien d'autre que ce dont l'enfance est grosse.
C'est pourquoi je vis en permanence mon enfance, avec une dépression dans les entrailles atteignant l'altitude du ciel.
Coupe du temps
Un vide inexorable remplit mes jours, et mon époque est une
plantation de bois.
Le bois n'étreindra jamais que son embrasement.
Coupe de la vie
Souple est cette vie, si docile
et moi je n'aime pas les dociles !
Coupe de la mort
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012