Les gens qui voient de travers
Pensent que les bancs verts
Qu'on voit sur les trottoirs
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents
Mais c'est une absurdité
Car à la vérité
Ils sont là c'est notoire
Pour accueillir quelque temps les amours débutants.
Refrain
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s' foutant pas mal du r'gard oblique
Des passants honnêtes,
Les amoureux qui s' bécot'nt sur les bancs publics
Bancs publics, bancs publics,
En s' disant des «
Je t'aim' » pathétiqu's
Ont des p'tit's gueul's bien sympathiqu's.
Ils se tiennent par la main
Parlent du lendemain
Du papier bleu d'azur
Que revêtiront les murs de leur chambre à coucher.
Us se voient déjà doucement
Eli' cousant, lui fumant,
Dans un bien-être sûr
Et choisissent les prénoms de leur premier bébé.
(Refrain)
Quand la
Saint' famûT
Machin
Croise sur son chemin
Deux de ces malappris
Eli' leur décoche hardiment des propos venimeux
N'empêch' que tout' la famille
Le pèr', la mer', la fille
Le
Saint
Esprit
Voudrait bien de temps en temps
Pouvoir s' conduir' comme eux.
(Refrain)
Quand les mois auront passé,
Quand seront apaisés
Leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Ils s'apercevront émus
Qu' c'est au hasard des rues
Sur un d' ces fameux bancs
Qu'ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour.
(Refrain)
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012