Le temps du silence

Le temps du silence est le plus électrique,
Il nous berce, nous caresse le front,
Et même nous endort.
C'est le temps que le prince raffole,
Il est sibyllin, peu fade et assez tonique,
Il pénètre en moi tel un brasier,
Illumine mon esprit et l'éloigne de l'angoisse,
C'est le temps où chacun se mire,
Le temps où chacun s'encastre dans la peau de sa bienaimée,
Pour la renifler plus profondément.

Le temps du silence est celui où,
Le regard sur les mots l'emporte,
C'est le temps marqué pour tout espérer,
Le temps opportun pour dialoguer avec soi,
C'est le temps du voyage vers l'au-delà,
Le temps que Dieu a fait pour écouter,
Ce qui ruine l'homme,
C'est le temps du mystère.

On criera sur les toits,
Des acrobaties se feront, sans que cela ne l'anticipe,
Il viendra malgré nous,
Malgré nos prières et nos lamentations.
C'est le temps qui nous lave de notre égoïsme,
Et nous prédestine au salut.

Nos aïeux l'ont connu, ils dorment paisibles,
Nous le connaîtrons et ce monde inapaisé,
Ne sera plus qu'un lointain souvenir.