Peut-être que la terre flotte,
je ne sais pas.
Peut-être que les étoiles sont des bouts de papier
découpés par des ciseaux géants,
je ne sais pas.
Peut-être que la lune est une larme gelée,
je ne sais pas.
Peut-être que Dieu n’est qu’une voix profonde
que les sourds entendent,
je ne sais pas.
Peut-être que je ne suis personne.
C’est vrai, j’ai un corps
et ne peux m’en échapper.
Je voudrais m’envoler hors de ma tête,
mais c’est hors de question.
Il est écrit sur la tablette du destin
que je suis coincée ici sous cette forme humaine.
Cela étant le cas,
je voudrais attirer l’attention sur mon problème.
Il y a un animal en moi,
qui s’agrippe à mon coeur,
un énorme crabe.
Les médecins de Boston
ont jeté l’éponge.
Ils ont essayé les scalpels,
les aiguilles, les gaz toxiques et autres.
Le crabe reste.
C’est un poids énorme.
J’essaie de l’oublier, de vaquer à mes occupations,
de faire cuire du brocoli, d’ouvrir et de refermer des livres,
de me brosser les dents et de lacer mes chaussures.
J’ai essayé de prier
mais j’ai beau prier, le crabe s’agrippe toujours plus fort
et la douleur grandit.
Un jour j’ai fait un rêve,
peut-être était-ce un rêve,
que le crabe était mon ignorance de Dieu.
Mais qui suis-je pour croire aux rêves?
Poème publié et mis à jour le: 11 December 2019