Poèmes

Le Pavillon

par Jacques Normand

A L'ARRIÈRE d'un grand transport en quarantaine
Qui dans le soir tombant semble presque endormi,
Un point ténu, que l’œil ne perçoit qu'à demi,
Un hochet agité par la brise incertaine;

Une chose à la fois puérile et hautaine;
Un jouet enfantin, gros comme une fourmi;
Un peu de bleu, de blanc et de rouge, parmi
Les splendeurs du couchant où fuit la mer lointaine.

Un rien pour qui l'on va vers l'Orient, là-bas,
Aux terribles pays d'où l'on ne revient pas;
Un rien pour qui l'on meurt, un rien pour qui l'on prie ;

Un rien qui semble tout aux fils d'un même sang;
Un rien que l'on salue avec 1l'âme, en passant:
Une toile, une loque, un chiffon... la Patrie !

Extrait de: 
Soleil d'Hiver, Calmann Lévy Editeur



Poème publié et mis à jour le: 22 December 2022

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