Poèmes

Le Magasin Monumental

par Pierre Reverdy

Pierre Reverdy

Les ailes sont chargées

Le désespoir s'envole

Mes mains ont laissé descendre lentement

Le rideau sans plis de ma mémoire

Mais l'intermède du jour bruyant se joue toujours

sous la coupole
Dans l'air gris bleu c'est une femme qui descend
La vierge du vitrail
La mère avec l'enfant

Non car ce n'est ici qu'une maison de modes
De modes démodées qui perdent le courant
Les multiples balcons encerclent l'air du temps
Tout change dans l'escalier tournant de l'atmosphère

quand le soleil s'arrête au méridien
Sur la pointe dorée qui attend le tonnerre
La chaleur trouble la lumière
L'escalier s'arrondit
C'est une découpure
Il y a la branche d'arbre
Et la ligne du bras
Les rides de chaque figure
Le front dissimulé sous un chapeau trop plat

Quand le troupeau du soir transforme son allure

Vers le parapet du suicide

Vers la nuit

Qui descend les marches du fleuve en contre-bas



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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