Poèmes

Le Guidocanthrope

par Guy Rancourt

Il qualifie d'insipide un courriel partisan reçu
Il vomit sur les futures campagnes électorales
Il préfère la truie d'Isidore Gagnon et ses sept gorets
Il classe au 278e rang la priorité de la campagne électorale québécoise
Il classe au 862e rang la priorité de la campagne fédérale
Il constate que la politique n’est qu’un mauvais vaudeville
Qu’une grosse farce grasse
Qu’une foire d’empoigne
Qu’un tissu d’insignifiances et de mensonges
Qu’un long ronron vide de sens
Qu’un cirque de bouffons et de clowns
Qu’un spectacle minable et désolant
Qu’un piège à cons
Qu’une immense rigolade
Qu’une longue litanie de phrases creuses
Qu’un nid d’opportunistes et de menteurs
Qu’un repaire de profiteurs et de vendus

STOP

Ne le dérangez pas
Il préfère la poésie
Il préfère les grenouilles
Il préfère les quenouilles
Ne lui imposez pas certaines nouilles
Ne lui demandez pas de baiser cette nullité
Ne lui demandez pas de s’abaisser à cette médiocrité
Ne le forcez pas à se rouler dans la boue
Il a trop à faire et trop d’affaires qui urgent :
Regarder les étoiles
Humer les fleurs
Caresser la brise
Relire ses classiques
Noter ses pensées
Composer un poème
Flâner dans la rosée
Siroter un rosé
Écouter un aria ou une sonate
Jouer avec sa petite-fille
Cuisiner une friandise à la guimauve
Aller nourrir les moutons du voisin
Observer le coucher du soleil sur les îles du Bic
Se balader dans les champs
Photographier un couple de mésanges sur le sorbier
Rêver que cette planète est encore habitable !

STOP

Ne le dérangez surtout pas
Il préfère la rêverie aux âneries
Il préfère les songes aux mensonges
Il préfère les romances aux manigances
Il préfère les nuits romantiques aux nuits des longs couteaux
Il préfère jongler avec des vers plutôt que tripoter des billets verts
Il préfère les pissenlits, les fougères et les lapins de son rang au lieu du macadam et des buildings des grandes villes
Il préfère le silence et la contemplation au brouhaha et autres tintamarres
Il préfère la liberté dans la pauvreté que la servitude de l’opulence
Il préfère être et non paraître
Il préfère se taire et disparaître au lieu de gueuler pour mieux paraître !

STOP

Ne le dérangez plus
Car il ne vous entend plus !

(En collaboration avec Jacques Rancourt. Précision toutefois : Ne pas confondre avec son homonyme Jacques Rancourt né en 1946 et natif de Lac-Mégantic, Québec. Ce dernier après des études en littérature a fait carrière en Europe principalement à Paris.
Mon frère, né en 1942 et diplômé en philosophie et théologie, a consacré sa carrière dans l'enseignement du français au niveau secondaire en Beauce-Appalaches, en plus d'animer et de former ses collègues à ses tout débuts à l'enseignement assisté par ordinateurs. Il a composé plus de sept cents poèmes et des centaines de textes réflexifs publiés sur différents blogs et autres sites de poésies.
Il m'a donné l'autorisation de publier ce texte qui se veut une satire et dérision de la politique, poème inédit toujours d'actualité même si composé il y a une vingtaine d'années. Merci Jacques.)

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