J'ai connu autrefois une jeune fille qui s'appelait
Paule et qui appuyait doucement sa tête sur mon épaule.
Elle avait connu jadis un garçon qui s'appelait
Roger mais sur lequel je préférais ne pas l'interroger,
car il est bon parfois de laisser la tristesse
s'installer dans notre cœur comme une bonne hôtesse.
Elle aimait me fermer la bouche en disant combien j'avais
[tort de ne jamais vouloir me ranger du côté des plus forts.
Un jour, je la
Vis en proie à une grande épouvante: elle avait rêvé qu'on voulait l'enterrer vivante.
Alors je la pressai, contre mon cœur, à se donner... sans égard pour son col de reps amidonné.
Et comprenant qu'elle voulait faire siennes les aspirations d'une âme musicienne,
ce soir-là, nous restâmes dans notre coin
à déchiffrer les «Leçons des
Ténèbres» de
Couperin.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012