Un citoyen disait tout triste :
La
France marche aux attentats !
Qui s'en ferait l'apologiste,
Peindrait un bagne de forçats !
Mais que le cabinet on peigne
Ainsi par imitation
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Pourtant notre
France oublieuse
De sa puissance d'autrefois,
Ne se montre plus envieuse
Au dehors d'imposer ses lois !
—
Mais que l'ennemi la contraigne
A céder sa possession,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Les places d'honneurs et de gloire
Ne sont point au plus diligent !
Et l'on circonvient la victoire
Dans quelques sacs d'or et d'argent !
—
Que le mauvais richard se saigne
Pour obtenir l'élection,
Qu'importe ?
Le cabinet règne !
En avant la corruption.
A chaque moment on dénonce,
Des vols, injustices, forfaits !
Le pouvoir pour toute réponse,
Sur eux tient fermés les volets !
—
Qu'ainsi la lumière il éteigne,
Et sa participation.
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Il est certain que pour la presse
Luit l'heure de la liberté !
Le journal l'écrase sans cesse
Et n'a pas peur d'être arrêté !
—
En l'arrêtant ! tout bas qu'il craigne
Une juste accusation,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Mais pour apaiser la tempête,
Que le ministère entêté
N'ordonne-t-il la moindre enquête,
Pour mettre au jour la vérité ?
—
Mais s'il craint qu'elle ne l'atteigne ,
Jusqu'en sa prostitution ;
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Si la lumière ne se montre
Avant qu'il ne vienne à crouler,
Tombé, qu'un jour on le rencontre,
Nous lui montrerons à voler !
—
Pourvu qu'on épargne l'enseigne
Jusques à sa démission,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Afin de prolonger sa vie,
Il doubla sa mauvaise foi !
La
France est à jamais trahie !
Son trône ne vaut plus un roi !
—
Que de scélérats il se ceigne
Pour fuir la condamnation,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption.
Mais ces trois procès de finance,
Ne les a-t-il donc poursuivis
Que parce qu'il savait d'avance
Qu'il n'y serait pas compromis ?
—
S'il désire qu'on lui dépeigne
Sa future punition,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Du roi méprisable parole
Le ministère encor longtemps
Du pays fera-t-il l'école
Du mensonge et des faux fuyants ?
—
Qu'il faille pour l'honneur, qu'il daigne
Faire prompte abdication,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Si le roi tient à cet organe,
Pour longtemps il est cimenté !
Le roi vient de sauter sa canne,
Symbole de longévité !
—
A fin de vivre, s'il dédaigne
De la
France l'opinion,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Pour mieux cacher son injustice,
Pour mieux déguiser sa noirceur,
Si l'on en croit son frontispice,
Il est d'une entière blancheur !
—
Mais que par malheur il déteigne,
Lorsque pleut l'imprécation,
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la corruption !
Mais la
France marche au naufrage,
Sous ce ministère brigand !
On étouffe la voix du sage,
Sans jamais relever son gant !
—
Ah ! bah ! que la
France se plaigne,
En voyant sa submersion :
Qu'importe ! le cabinet règne !
En avant la
Corruption !
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012