Las, ou est maintenant ce mespris de
Fortune ?
Ou est ce cœur vainqueur de toute adversité,
Cest honneste désir de l'immortalité,
Et ceste honneste flamme au peuple non commune ?
Ou sont ces doulx plaisirs, qu'au soir soubz la nuict brune
Les
Muses me donnoient alors qu'en liberté
Dessus le verd tapy d'un rivage esquarté
Je les menois danser aux rayons de la
Lune ?
Maintenant la
Fortune est maistresse de moy,
Et mon cœur, qui souloit estre maistre de soy,
Est serf de mille maux et regrets qui m'ennuyent.
De la postérité je n'ay plus nul souci,
Ceste divine ardeur, je ne l'ay plus aussi,
Et les
Muses de moy, comme estranges, s'enfuyent.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012