Une nuit,
Un matin,
Avec la rosée
Ou la dernière étoile,
Encore tout étonné de l'air que je respire,
Je suis né,
L'air de rien,
Et sans trop y penser,
Trouvant la maison chaude,
Et ma mère dedans,
Dehors c'était l'été.
Une nuit,
Un matin,
À l'heure du café,
Quand passe le laitier,
Encore emmitouflé de moiteurs rassurantes,
Je suis né,
L'air de rien,
Aspirant goulûment
La vie par les narines,
Et les effluves tendres
D'une tartine chaude.
Une nuit,
Un matin,
Sans sonner à la porte,
Quand l'aube déplie l'horizon,
Fleur posée dans les yeux de maman,
Je suis né
L'air de rien
Et presque par hasard
Comme un début d'histoire
Et ça commençait bien.
Années 1980