Je suis venu de loin
Rimbaud
Toi qui aimais tant ce loin
Je te vois là dans ce coin
Jeune, fin et poète
Rien que poète
Au cri incisif et rebelle en train
Je suis venu sans valise
Que tes poèmes, ces quelques fentes
Dans le noir servile
Que je récite que je déclame
Face à ton nom saignant
Dans une plaque
Devant un ver creusé
À même le corps d’une pierre
Vis-à-vis d’un fer solitaire
Sur le champ de l’ancienne mort
Pourtant je suis heureux
Pour toi qui ne l’étais pas
Où peut-être dans ce loin
D’où moi je viens
Car en un calme lieu sur terre
Les Ardennes et de belles personnes
Acquises à la rimbaldie lumineuse
Saisies par un monde ailleurs
Un monde meilleur
Ajustent ton poids
Reprennent ta voix
Dans cet ici de vent, d’eau
Et de paisible fin.