Poèmes

La Veuve Consolée

par Charles Collé

Mon premier époux était brun,

Je fus prise à ce piège ;
Souvent je me levais à jeun

D'avec ce sacrilège,

Et jamais le défunt
N'en fit qu'un :

Le bel époux de neige !

En secondes noces, un bourgeois

Que je crus un satyre.
Fut mon époux quatorze mois,

Et ne cessa de dire :

L'ordinaire bourgeois
Est de trois.

Jugez quel pauvre sire !

En troisièmes noces,
Tircis

Répara cette offense ;
Mes chagrins furent adoucis,

Mon cceur moins en souffrance :

Il allait jusqu'à six,
Le
Tircis.

Et je pris patience !

Aptes ces trois, je pris
Mazet,

Le fermier de ma tante ;
De son amour il m'embrasait.

Avec beaucoup d'entente.

Il allait jusqu'à sept.
Le
Mazet ;

J'en fus assez contente!

Mon dernier est né sans esprit,

Et sans une pistole,
Ne pense point, il se noutrit ;

Son air lourd me désole ;

Mais il va chaque nuit
Jusqu'à huit.

C'est ce qui me console' !



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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