Poèmes

La Rencontre de Manon et de de Grieux

par Antoine François Prévost

Parmi les douze filles qui étaient enchaînées six à six par le milieu du corps, il y en avait une dont l'air et la figure étaient si peu conformes à sa condition,
qu'en tout autre état je l'eusse prise pour une personne du premier rang.
Sa tristesse, la saleté de son linge et de ses habits l'enlaidissaient si peu, que sa vue m'inspira du respect et de la pitié.
Elle tâchait néanmoins de se tourner, autant que sa chaîne pouvait le permettre, pour dérober son visage aux yeux des spectateurs.
L'effort qu'elle faisait pour se cacher était si naturel, qu'il paraissait venir d'un sentiment de modestie.



Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012

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