Sous des vagues soudées comme des chiens ou bien comme un doigt à sa bague
à quoi? à quoi?
à sa bague la noce de l'eau et de l'océan
Au-delà de l'eau et en deçà de l'océan des au-delà et des en-deçà en désordre en moi
en moi l'anneau qui échoua en moi en moelle d'au-delà
au-delà de l'os qu'un cosmos en soi et en deçà de moi guette
Au-dessous bien au-dessous
des vagues soudées comme des chiens
où chaque goutte d'eau envoûte
et fornique avec les meutes aquatiques
à quoi? à quoi?
à sa bague sabbat océanique des formes vagues émeute des vagues soudées comme des chiens
déchets déchiquetés à outrance et soudés comme des chiens cimes d'aube où l'on déshabille les abîmes
transmuent l'onde en être d'acier et à l'intensité extrême de l'étreinte et de la rixe l'être de l'acier en densité vide
Avant d'être outrance d'un solide ce vide fut fluide absolu
Des ondes en acier que l'intensité
de la rixe et de l'étreinte
— soudées comme des chiens — rend vide
— vide solide d'un liquide déchiqueté d'absolu —
quêtent le vide épais
Les ondes vides
quêtent pénètrent et sondent
l'être du vide
que le vide même féconde
Et dans un corps vide
au centre d'un ventre vide
qui eut l'océan et l'eau même
pour vide
c'est encore le vide
à jamais vide
A l'âge aimé hors du temps horde d'un trouble
Vide vide impénétrable
Cuirasse grasse du vide vide où l'eau et l'océan sous l'écho de la houle consomme la noce
Homme quel vide es-tu ?
Agis
léger commun !
Têtu têtu têtu dis!
A sa bague
Idée
Vide
A sa bague
Soudés comme des chiens
Sous des vagues
Sous l'écho de la houle
Ou bien? ou bien? comme
à quoi ? à quoi ? à sa bague
L'eau et l'océan l'anneau en os de néant
à quoi? à quoi?
à sa bague question imbécile qu'un bègue lance...
Encore une balle perdue
encore une balle perdue
Cela fait deux
Encore une balle perdue
Cela fait trois
Encore une balle
une balle qui oscille
A quoi ? à quoi ?
à sa bague
Encore une balle perdue
qui oscille
Cela fait?
Cela ne fait rien
continue!
cela fait un feu continu
qui oscille
Continuer quoi?
La nuée d'à quoi-à-quoi
à sa bague qui oscille
A quoi? à quoi?
à quoi bon
bon! continue
...au silence
à quoi? à quoi? à sa bague
Question imbécile
que le bègue pose au sourd
qui la pose
comme la clef d'un aveu
sur les lèvres aveugles
d'un vieux muet ivre et vide
qui coasse
à quoi? à quoi?
et qui ne fait que la coasser
la caqueter la courcailler
et la coqueriquer
à perdre haleine — et la forme
à l'énorme oreille du vacarme
Question imbécile
à quoi ?
à quoi?
à sa bague
De quel rage
faute ou terreur
faut-il interroger l'imbécile
aux armes sans écho ?
De quel prise de néant comme on dit de conscience de rose ou de sang faut-il interroger l'imbécile?
A l'orée d'un point raide et froid qui vit de la sève de l'Idée vide un Élu infra-lucide s'évade aux limbes de l'imbécillité
Est-ce que la quête d'à-quoi-à-quoi
pan! une balle qui s'envole se sert de la conquête du néant comme le néant de la queue qu'avale le serpent?
Quête de quoi que ce soit sans omettre la comète au cri comestible en quête d'une cible instable dans les caves du
Moi
A la question à-quoi-à-quoi
qui est un arrêt inquiet
vraie nuque démente sous la hache
et à l'affût d'un moine chinois
noyé dans le vague
la réplique fut machinalement bague
Quête de bègue dans une botte de moins
Comme des chiens et des vagues
Acre déchet de néant
Innocent massacre
Démon trou
mon ouverture étonne!
Ma louve verte
est un trou mâle de vérité
Et ma chatte verte
un vestige de l'étrange naufrage
qui eut l'océan pour épave
Preuve ou rêve d'une ouverture-chute
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012