Là parmi des rocs entassés.
Couverts d'une mousse verdâtre.
S'élancent des flots courroucés.
D'une écume blanche et bleuâtre.
La chute et le mugissement
De ces ondes précipitées,
Des mers par l'orage irritées.
Imitent le frémissement.
Mais bientôt moins tumultueuse.
Et s'adoucissant à nos yeux,
Cette fontaine merveilleuse
N'est plus un torrent furieux.
Le long des campagnes fleuries,
Sur le sable et sur les cailloux,
Elle caresse les prairies
Avec un murmure plus doux.
Alors elle souffre sans peine
Que mille différents canaux
Divisent au loin dans la plaine
Le trésor fécond de ses eaux.
Son onde toujours épurée,
Arrosant la terre altérée,
Va fertiliser les sillons
De la plus riante contrée
Que le
Dieu brillant des saisons,
Du haut de la voûte azurée,
Puisse échauffer de ses rayons.
Mais ce sentier, tout escarpé qu'il semble,
Sans doute
Amour l'adoucissait pour eux ;
Car nul chemin ne paraît raboteux À deux amants qui voyagent ensemble.
La barbe longue, la peau bise.
Un gros volume dans les mains.
Une mandille2 noire et grise.
Et le cordon autour des reins.
C'est, dîmes-nous, un solitaire
Qui pleure ici ses vieux péchés.
Bonjour notre révérend père ;
Vous voyez dans votre tanière
Deux étrangers qui sont fâchés
D'interrompre votre prière.
Qu'est-ce donc, insolents!
Hé, quoi!
Est-ce ainsi qu'on me rend visite.'
Osez-vous, sans pâlir d'effroi,
Prendre pour un coquin d'hermite
Un personnage tel que moi !
Je suis...
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012