Poèmes

La Fève

par Maurice Donnay

Tu nous dindonneras encor plus d'une fois,
Chère âme, et près des tiens nos moyens sont infimes.
Je me souviens toujours d'un dîner que nous fîmes,
Un beau soir, dans
Auteuil, à la porte du
Bois

Et tu faisais de l'œil à ton voisin de face,
Et tu faisais du pied à tes deux amoureux
A gauche, à droite, et ton amant était heureux,
Car tu lui souriais tout de même avec grâce.

Ah ! tu n'es pas la femme aux sentiments étroits

Qu'une fidélité trop exclusive gêne.

Entre tous
Pierre,
Jean,
Jacques,
Alphonse,
Eugène,

Tu partages ton cœur comme un gâteau des
Rois.
Et, si grand est ton art, aimable fille d'Eve,
Que chacun se croit seul à posséder la fève.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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