Quand le crépuscule embrassant la terre
Jette la douleur comme une misère
Sur nos espérances
Je chante mes maux au jour qui s'enfuit
Et je dis aussi à la sombre nuit
Toutes mes souffrances
J'aime respirer cet air qui m'enivre
Quand dans la nature tout cesse de vivre
Jusqu'au lendemain
Et que les échos, la brise du soir
Répètent mes pleurs et mon désespoir
Aux lois du Destin
J'aime entendre aussi les tristes concerts
Les sons de la cloche qui trouble les airs
De ses harmonies
Comme la jeunesse aime les plaisirs
J'aime le silence et ses longs soupirs
Faits de rêveries
J'aime les regards du soleil couchant
Quand à l'horizon il va lentement
Perdre sa lumière
Et que ses rayons d'un baiser de rêve
Embrassent encore le jour qui s'achève
Comme une chimère
Cette heure suprême m'explique la vie
Et tous les secrets qu'elle me confie
Chantent les douleurs
Que mon coeur exhale aux ombres errantes
Aux heures qui passent tristes figurantes
De tous mes malheurs
Puis quand tout s'efface et que les ténèbres
Ont développé leurs voiles funèbres
Sur le jour qui fuit
Je confie mes peines au profond silence
Qui de son baiser glace l'existence
Au sein de la nuit
Et je dis pourquoi, la belle nature
Les arbres qui perdent leur verte parure
Au seuil des hivers
Semblent ils renaître avec les beaux jours
En est-il de même de tous nos amours
Aux regrets amers
Hélas le bonheur quand il disparaît
Emporte avec lui le triste secret
Des illusions
Il ne reste plus à nos coeurs usés
Que quelques débris de jouets brisés
Des confusions
L'homme ainsi frappé d'un cruel Destin
Féconde aujourd'hui les pleurs de demain
Et dans sa colère
Il nourrit sa haine des mépris du sort
Il a peur de vivre et parle de mort
Dans chaque prière
Moi je suis cet être, je n'espère plus
Dans mon existence tout est superflu
Jusqu'à mes douleurs
Ô mort qui prends soin des maux d'ici-bas
Emporte avec toi vers d'autres trépas
Mes ombres malheurs.
Poème publié et mis à jour le: 14 February 2023