Poèmes

Jean Charlebois

par Thierry Renard

il y a des aubes

qui nous changent la vie

des aubes qui abolissent

la distance le temps

hier au-dessus du
Labrador

aujourd'hui marchant à découvert

dans les rues de
Montréal

guetter le moment qui viendra

traversé par la lumière

il y a des aubes

qui sommeillent en nous

prêtes à naître prendre corps racine

des aubes qui connaissent

les brûlures de l'impatience

aube toujours prête à abolir

la frontière qui sépare

les porteurs d'une même langue

d'un même nom du même livre

aube qui librement

nous accueille en ses flancs

Je ne saurais dire pourquoi ces terres au loin gelées font pour moi venir l'aube et naître le poème : à l'aube de nos rêves j'avais crié crié pour ne rien
dire crié crié pour qu'on m'entende depuis l'enfance mon chant toujours m'est resté dans la gorge

la nuit même

où nous nous sommes retrouvés

au
Latini boulevard
René-Lévesque

un arbre dans le monde tombait

abattu par la foudre

nombreux les poètes qui écrivent

pour quand ils seront morts

postérité peut-être

mais postérité du soleil

de la lumière

aujourd'hui plus personne

ne lit la poésie

hier sans doute non plus

et pourtant
Jean j'entends

le murmure de ton chant



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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