il y a des aubes
qui nous changent la vie
des aubes qui abolissent
la distance le temps
hier au-dessus du
Labrador
aujourd'hui marchant à découvert
dans les rues de
Montréal
guetter le moment qui viendra
traversé par la lumière
il y a des aubes
qui sommeillent en nous
prêtes à naître prendre corps racine
des aubes qui connaissent
les brûlures de l'impatience
aube toujours prête à abolir
la frontière qui sépare
les porteurs d'une même langue
d'un même nom du même livre
aube qui librement
nous accueille en ses flancs
Je ne saurais dire pourquoi ces terres au loin gelées font pour moi venir l'aube et naître le poème : à l'aube de nos rêves j'avais crié crié pour ne rien
dire crié crié pour qu'on m'entende depuis l'enfance mon chant toujours m'est resté dans la gorge
la nuit même
où nous nous sommes retrouvés
au
Latini boulevard
René-Lévesque
un arbre dans le monde tombait
abattu par la foudre
nombreux les poètes qui écrivent
pour quand ils seront morts
postérité peut-être
mais postérité du soleil
de la lumière
aujourd'hui plus personne
ne lit la poésie
hier sans doute non plus
et pourtant
Jean j'entends
le murmure de ton chant
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012