Poèmes

inventaire follement inventorié

par maurice melliet

Bestiaire follement inventorié

Par miracle, la brouette à balai en poil de coco
n’entra pas dans le placard à débrouillardise !

Cinq grammes aphones tentait de redistribuer
des vieux bruits ridés par les ans des uns
en longeant les sillons usés par d’autres refrains
afin de céder la platine et le sillon du bois.…

La sciure des copeaux restés vierges s’incrustait jusqu’au cœur
d’un dompteur de caisses en bois de cirque
qui prétendait faire du mimétisme avec H2O+O2H !

Le graveur de mouches tsé tsé chantait les louanges
d’une crotte de jument lâchement abandonnée par un garçon d’écurie.

Puis vint la mante quasi religieuse qui prit le câble du funambule
sans préambule et sans se défiler.

Les sardines trapézistes pleines d’iode le long des doigts
tentaient pour la millième fois le grand saut Périgueux !

La bassine à queue de requin-tournevis
naviguait entre deux eaux qui ne buvaient pas de sels marins sans paille...

Les poissons voleurs de succès riaient au nez d’un dompteur
trop sérieux pour son âge d’avoir raison.

Le cafard casseur de rêve prit peur
en se voyant dans le reflet d’un miroir bon teint.

La barbe à papa déjà pleine de miettes d’étoile
vacillait sur son mât de fortune pour décrocher la lune !

Le cheval tronc arabe sans honneur
et sans trop y croire cherchait le départ du train fantôme de Wagner.

La marmite de moules affamées soulevait le couvercle pour y faire respirer sa marmaille déjà entrebâillée pour aller pisser dans le vin blanc !

Le rhinocéros en tôle presque oxydée par le temps
se prenait à penser les plaies du mauvais cavalier
grimpé sur son piédestal.

La taupe à crampons usés attendait le départ du jardinier
pour enfin se rouler sur le green Elisabeth à deux… puis à pied.

La luciole obèse seulement la nuit se vautrait avec ses copines
autour du lampadaire en critiquant leur fusion avec EDF.

Les charentaises andalouses remontaient leur jupon fripé
pour mieux se faire claquer un muscle entre les doigts de pied !

L’escargot de croisière en partance pour Mer de la tranquillité
avait perdu ses rames à haricots à cause du manque d’élastique en pastis de Marseille !

La cage imaginaire se prenait des airs de sécurité pour faire croire
aux enfants que le dernier lion était un feu de paille et que la girafe
avait acheté ses taches sur le marché de Dunkerque.

Périgueux vendredi 23 janvier 2004 - 12 h 03

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