Poèmes

Île

par Salvatore Quasimodo

Je n’ai que toi, coeur de ma race.

L’amour que j’ai de toi m’attriste,
ô ma terre, quand le soir laisse filer
d’obscurs parfums d’oranges,
de lauriers roses et que, serein,
le torrent charrie des roses qu’il emporte
presque jusqu’à l’embouchure.

Mais quand je me tourne vers tes rives
et qu’une douce voix chantante
s’élève d’une rue pour m’appeler craintive
je ne sais si me touche l’enfance ou l’amour
ou l’angoisse d’autres cieux
et je me cache dans les choses perdues.

Extrait de: 
2005, Et Soudain c’est le Soir - Librairie Elisabeth Brunet



Poème publié et mis à jour le: 20 November 2022

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