Il en est qui disent
merci
à l'air du matin
et qui ne s'étonnent de rien
pas même du taureau portant le monde sur ses
Il en est tranquilles
dans des bidonvilles
qui entendent les jets d'eau de
Shahrazad
et qui cherchent toutes les nuits
les pommes d'or des
Hespérides
Il en est qui s'endettent
pour toute l'année de l'hégire
et qui la fête finie s'assoient par terre
sans savoir ce qu'ils attendent
Il en est qui comptent les jours
et d'autres qui connaissent déjà l'heure
Ils ne demandent rien
Ils meurent comme meurt la lumière du matin
Il en est qui comptent encore les jours mais quels jours comptent-ils ?
Autrefois
à la mémoire des poètes
on élevait des statues en or
Chez nous
par charité musulmane
on leur creuse des tombes
et nos poètes
la bouche pleine de terre
continuent de crier
Poème publié et mis à jour le: 13 November 2012