Dans la bouche des saisons
A l’étalage d’un regard
Cette vie qui aurait pu être mienne
Comme moi oiseau de passage
Avec tes chants tes rites tes mirages
Tu es mon désert ma montagne ma plaine
Et je rêve d’un même langage
Bousculant la Babel identitaire
Au fleuve des légendes
Retrouver la légende primaire
Celle de la première grotte
Du premier feu
Nous nous savions d’une même famille
Fragilement plantés entre les crocs du monde
Pour couper l’appétit des convoitises
Nous avons enterré nos morts
Notre paraphe pariétal disait des choses simples
Ce qui nourrit
Ce qui fait peur
Et la main qui travaille
Quelques étoiles
Pour l’origine
Pour l’avenir
Pour toutes ces choses qui nous dépassent
Et pour l’amour aussi
Tout était bien
Tout allait bien
Aujourd’hui je vois ce regard las
Qui ne me reconnait pas
Entre ce que tu es et ce que je suis
Tous les autres
Qui me traversent
Qui te traversent
Un jour un peu plus lui que toi
Le lendemain plus toi plus moi
Identité transversale
Cultures transversales
Chacun médiateur de l’autre
Au-delà de tout
L’intime ressemblance
Matière primaire du corps
Désert de tout langage
Avant dire
Etre sans le limon de l’âme
Fertile de multiples différences
Toutes les branches du JE
Celles là même qu’il me faut rassembler
Alors je m’accomplis
Nomade sédentaire
Peuplé de tous les âges
De toutes les cultures
Ô mon frère
Issus d’un même feu
Nous sommes
2016-06