Hélène a dix ans ; l'or de sa tête embrasée
Baigne son col terrible et fier comme une tour.
Grande ombre, dans la nuit elle rugit d'amour,
Près d'elle un dur chasseur marche dans la rosée.
Elle ouvre au clair de lune, ainsi qu'une épousée,
La pourpre où de son sein brille le blanc contour,
Et les tigres font voir aux petits du vautour
La fille de
Tyndare éprise de
Thésée.
Mais près de l'Eurotas aux flots mélodieux
Ils passent, chevelus et forts comme des dieux. «
O tueur de lions, dit la princesse blonde,
Guerrier toujours couvert de sang, tu dormiras
Sur mon sein ; porte-moi dans la forêt profonde. »
Et le jeune héros l'emporte dans ses bras.
Juillet 1860
Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012