Dans son poing, il serre un orage.
Depuis des années, il serre.
Chaque jour cet orage se renforce.
Petites humiliations, grosses désillusions.
Chaque jour, davantage, il s'effeuille.
Ce doux velouté de l'enfance,
Gravé sommairement dans sa mémoire,
Un vieux souvenir.
De lui, il attend une pensée plus haute,
Une cohérence,
Un moyen de goupiller cette grenade.
Goupiller si l'on veut.
Au bout du bout
Il faudra bien qu'elle explose.
Des cris, des pleurs, des fleurs,
Il ne sait ce qu'elle contient.
Mais cela gronde,
Comme un ciel méchant,
Pour se libérer.
Août 2010