Comme un forçat
J'ai tiré la journée jusqu'au soir
Elle était lourde et grise
Dans son silence crépitant d'électronique
Chacun courbé sous le poids de la tâche
Avance
Pourtant personne ne transpire
Air conditionné
Désodorisant
Murs peints de couleurs chaudes
Un cocon bien fermé
Presque douillet
Ici on voudrait nous faire croire
À la rame plus légère
À la galère de croisière
Devant nous l'objectif
Cette terre qui recule avec l'horizon
Je relève la tête
Un hurlement s'abat entre mes omoplates
La terreur alentour
Et dans mes os glacés
Les dos plus ronds
Sous le fouet de la voix
Une pile de dossiers supplémentaires
Sans ménagement s'abat
Ma ligne de flottaison presque submergée
Écluser ce bureau jusqu'à la dernière feuille
Ce soir j'ai raté le dernier métro.
2011-02