Poèmes

Figaro

par Francis Carco

Figaro joue de la guitare.
Ma bien-aimée, comme il joue faux !
La pluie d’été mouille les coteaux
Gris, verts et bleuissants du soir...
Oh ! la guitare et ce bruit d’eau !
 
Entends-tu ? Maintenant qu’il chante,
Comme tu es troublée, tout à coup !
Or, ce Figaro, coiffeur dans un trou
De province déjà pourrissante,
N’est qu’un vieillard à moitié fou.
 
Mais tu trembles sous ma caresse,
Tu te serres, nue, contre moi,
Nue et frissonnante tandis que ta voix,
Rauque un peu, répond à l’amoureuse averse
Qui s’abat et gémit sur le toit.

Extrait de: 
Au Vent Crispé du Matin, (1913)



Poème publié et mis à jour le: 16 December 2022

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