Figaro joue de la guitare.
Ma bien-aimée, comme il joue faux !
La pluie d’été mouille les coteaux
Gris, verts et bleuissants du soir...
Oh ! la guitare et ce bruit d’eau !
Entends-tu ? Maintenant qu’il chante,
Comme tu es troublée, tout à coup !
Or, ce Figaro, coiffeur dans un trou
De province déjà pourrissante,
N’est qu’un vieillard à moitié fou.
Mais tu trembles sous ma caresse,
Tu te serres, nue, contre moi,
Nue et frissonnante tandis que ta voix,
Rauque un peu, répond à l’amoureuse averse
Qui s’abat et gémit sur le toit.
Extrait de:
Au Vent Crispé du Matin, (1913) Poème publié et mis à jour le: 16 December 2022