La femme impossible,
La femme de deux mètres de haut,
La dame de marbre de Carrare
Qui ne fume ni ne boit,
La femme qui ne veut pas se déshabiller
De peur de tomber enceinte,
La vestale intouchable
Qui ne veut pas être mère,
La femme qui respire par la bouche,
La femme qui marche
Vierge vers la chambre nuptiale
Mais qui réagit comme un homme,
Celle qui s’est déshabillée par sympathie
Parce qu’elle aime la musique classique
La rousse qui a couru à sa perte,
Celle qui ne se donne que par amour
La donzelle qui regarde d’un œil,
Celle qui se laisse seulement posséder
Sur le canapé, au bord de l’abîme,
Celle qui déteste les organes sexuels,
Celle qui s’unit seulement à son chien,
La femme qui fait celle qui dort
(Son mari l’allume avec une allumette)
La femme qui se donne parce que oui
Parce que la solitude, parce que l’oubli …
Celle qui est arrivée jeune fille à la vieillesse,
La professeure myope,
La secrétaire à lunettes noires,
La pâle demoiselle binoclarde
(Elle ne veut rien savoir du phallus)
Toutes ces walkyries
Toutes ces matrones respectables
Avec leurs grandes et petites lèvres
Finiront par me rendre fou.
Poème publié et mis à jour le: 14 March 2021