Nuage arrêté sur le clair d'un ciel de printemps
et qui déplume lentement sa divine tiédeur,
Nuage que crevasse la luxure violette
et où se noient — oh ! cette mer où bondissent
à la fois cataclysmes et soleils -
les auréoles rouges d'yeux
couchés sur un long sillon de volupté épaisse
comme des fleurs crucifiées par les charrues.
Plus haut éclatent deux gros orages qui secouent leur pluie molle sur les chairs esclaves.
Nuage collé au sourire de cette étoile
qui décharné parfois son œil splendide au front de l'amour
écume qu'éveillent deux ruisseaux parfaits dans le blanc baiser d'une union orgueilleuse.
Cela, c'est tout elle.
Elle dont les oiseaux reflètent la voix, elle dont les fumées ont copié la chevelure, elle dont la bouche mange aux lits des rivières ces cailloux qui remuent des
éclairs sous le soleil.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012