Poèmes

Escollier de Merencolie

par Charles D'orléans

Charles d'Orléans

Escollier de Merencolie,
A l'estude je suis venu,
Lettres de mondaine clergie (1)
Espelant a tout ung festu,
Et moult fort m'y treuve esperdu.
Lire n'escripre ne sçay mye,
Dez verges de Soussy batu,
Es derreniers jours de ma vie.

Pieça, en jennesse fleurie,
Quant de vif entendement fu,
J'eusse apris en heure et demye
Plus qu'à present ; tant ay vesqu
Que d'engin je me sens vaincu ;
On me deust bien, sans flaterie,
Chastier, despoillié tout nu,
Es derreniers jours de ma vie.

Que voulez vous que je vous die ?
Je suis pour ung asnyer tenu,
Banny de Bonne Compaignie,
Et de Nonchaloir retenu
Pour le servir. Il est conclu !
Qui voudra, pour moy estudie :
Trop tart je m'y suis entendu,
Es derreniers jours de ma vie.

ENVOI

Se j'ay mon temps mal despendu,
Fait l'ay par conseil de Follye ;
Je m'en sens et m'ens suis sent
Es derreniers jours de ma vie.

1. Clergie : Instruction.

Extrait de: 
Ballades



Poème publié et mis à jour le: 13 July 2017

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top