Poèmes

Épitaphe de Mademoiselle de Conti

par François de Malherbe

(À mademoiselle de Conti, Marie de Bourbon,
Morte douze ou quatorze jours après sa naissance.)

1610.

Tu vois, passant, la sépulture
D'un chef-d'œuvre si précieux
Qu'avoir mille rois pour aïeux
Fut le moins de son aventure.

Ô quel affront à la nature,
Et quelle injustice des cieux,
Qu'un moment ait fermé les yeux
D'une si belle créature !

On doute pour quelle raison
Les destins si hors de saison
De ce monde l'ont appelée ;

Mais leur prétexte le plus beau,
C'est que la terre était brûlée
S'ils n'eussent tué ce flambeau.

Extrait de: 
Poésies livre IV



Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top