Poèmes

Enfance

par Paul Neuhuys

Mon enfance

Au matin, ma mère levait les persiennes vertes

et rangeait du linge frais dans les armoires

Je me regardais dans la glace pour voir le fond de ma

[bouche et je prenais le mannequin d'osier pour un squelette de

[femme

Je conduisais ma vie comme un cerceau léger

Le cerceau et l'escarpolette

j'ai toujours eu l'esprit tourné vers

les lois qui régissent l'univers

L'été, on partait en
Suisse

soleil

les poteaux télégraphiques chantaient le long des routes

Un petit hôtel dans la montagne

Mon petit frère pissait dans le chapeau de la
Fraulein

et lorsqu'elle s'emportait, il lui répliquait:
Nein.

Puis le retour des classes

Une tache d'encre

sur la fraîche joie de vivre

et l'école buissonnière dans les banlieues

Mon père jetait sur moi un regard de pitié:

tu es un infortuné gosse

qui n'es pas né pour le négoce

La gare du funiculaire

myrtilles

grillon

Maman, il pleut des gouttes et il fait des éclairs.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

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