Dans ta forêt sans ombre ni ravins
Des portes s'ouvrent comme des albums
Les mots soufflent sur une chambre blanche
Des fils colorés grimpent aux grilles
Et deviennent champs et prés
On grave des dictionnaires dans l'écorce
Et des dictons sur le verre
Le temps fuit d'une horloge
Et les plumes
Deviennent des oiseaux
Quand il est seul sous les étoiles
Le yéti se demande
Ce que c'est que le don
Tu réponds que donner c'est être
Être jusqu'au zénith
Être dans la vie et malgré elle
Avec ses bras trop longs
Avec sa soif avec sa faim
Avec son panier plein ou vide
C'est partager les pages
De son quotidien
Le don parfois est une caverne tissée
Par des doigts qui saignent
Mains de mères ou mains d'amies
De chèvrefeuille ou d'orties
Mains grattant le seuil de leur maison
Mais ici avec assurance
Les doigts fleurissent
Tout ce qu'ils touchent
En inventant des tribus et des rites
Dans ta forêt
Le monde s'agrandit
Aout 2021
Poème publié et mis à jour le: 21 April 2025