À ma mère Florence Champagne, 1916-1998
Elle ressemble à une talle de fraises
Une haie de roses
Et un champ de vignes
Elle rassemble dans ses mains coquillages
Pierres précieuses
Et agates
Elle s’envole là-haut avec les oies blanches
Les nuages gris
Et les étoiles filantes
Elle bavarde ici-bas avec les gens
Du plus petit au plus grand
Et du plus fou au plus fin
Elle pleure secrètement
Sur nos moindres soucis, menus chagrins
Et petites misères
Elle se réjouit discrètement
De nos multiples folies, moult exploits
Et nombreux bonheurs
Elle s’évade furtivement
Dans les forêts enchantées
Peuplées d’elfes et de lutins
Elle s’épivarde joyeusement
Au-dessus des étangs et des mares
Avec les papillons et libellules
Elle se berce paresseusement à cœur de journée
En songeant à toute sa lignée
Sa tribu bien-aimée
Elle rêvasse sereinement à cœur de nuitée
À ses enfants, petits-enfants
Et arrière-petits-enfants
Elle s’appelle tout simplement
FLORENCE
C’est le nom fleuri de ma mère
De ma petite maman !