Poèmes

Élégie Iii - Élégie

par Marceline Desbordes-Valmore

Marceline Desbordes-Valmore

Je m'ignorais encor, je n'avais pas aimé.

L'amour ! si ce n'est toi, qui pouvait me l'apprendre ?

À quinze ans, j'entrevis un enfant désarmé ;

Il me parut plus folâtre que tendre :

D'un trait sans force il effleura mon cœur ;

Il fut léger comme un riant mensonge ;
Il offrait le plaisir, sans parler de bonheur :

Il s'envola.
Je ne perdis qu'un songe.

Je l'ai vu dans tes yeux cet invincible amour,
Dont le premier regard trouble, saisit, enflamme,
Qui commande à nos sens, qui s'attache à notre âme.
Et qui l'asservit sans retour.
Cette félicité suprême,
Cet ender oubli de soi-même,
Ce besoin d'aimer pour aimer,
Et que le mot amour semble à peine exprimer,
Ton cœur seul le renferme, et le mien le devine ;
Je sens à tes transports, à ma fidélité,
Qu'il veut dire à la fois, bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine.



Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012

Lettre d'Informations

Abonnez-vous à notre lettre d'information mensuelle pour être tenu au courant de l'actualité de Poemes.co chaque début de mois.

Nous Suivre sur

Retour au Top