Poèmes

Ecumes

par Camille Lecrique

Parfois,
les yeux sont pleins de gris, d'angoisse, de portes fermées,
un cube de béton s'abat sur le cœur,
on respire un remugle de vieux plâtre,
les murs sont partout, étouffants,
on a mal d'exister,
il y a de grands trous dans les routes,
de grands vides dans les gens,
des oiseaux affreux tourbillonnent autour de la tête
et donnent aux pensées de grands coups de bec
en criant : Nous sommes les temps morts! les plus forts!
les gestes s'effilochent,
le monde a goût saumâtre de tout et de rien,
on tombe sans bruit dans on ne sait quoi
d'atroce, absurde et mou.

Tout à coup éclate une sonnerie joyeuse au fond du cerveau,
le sang s'épanouit,
le soleil ouvre béantes et laisse déborder ses valises,
la chair s'émeut de couvrir les os,
on sait qu'il y aura bientôt des vergers en fleurs,
qu'il suffit d'un geste, l'un pas,
pour dénouer les garrots, les baillons,
toucher des étendues immenses
et renaître libre, clair, ébloui,
vivant!



Poème publié et mis à jour le: 01 May 2025

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