Ma vie en ce gros livre obscène tient à peine :
Obscène, ce gros livre ?
Hélas ! à peine obscène
Au prix de ma vie et du vivant que je suis !
Et cette vie et ce vivant, de quantes nuits
Et de combien de jours se somme leur scandale,
Pour faire du bouquin cette pyramidale
Surface encore entée en tel " sous-entendu ?
Mon
Dieu, sans qu'ils soient vieux comme il semblerait dû.
Cinquante ans bien sonnés couronnent de verveines
Et de soucis leurs fronts aux fiertés jadis vaines
Et maintenant aux sévérités d'apparat...
Et j'ai dit tout afin que nul n'en ignorât.
Tout, — et rien, pour qu'on ne sût rien, tiens ! qui m'importe
Vraiment, — et semblant fort, surtout, mettre à la porte
Toute prudence ou réticence, j'ai gardé
Toute prudence et me suis tu quand m'a guidé
Mon idée, et c'est bien pourquoi n'est pas obscène
Ni gros assez ce livre où je me mets en scène.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012