J'ai jeté mes vieux souvenirs
Mes lambeaux de mémoire fripée
Les jours ébréchés
Ceux qui ne veulent pas dormir
Les photos figées par la nuit
L'incroyable le monotone l'exaltant
Tout cela aux orties
Mes vieilles loques me suffisent
Mon odeur enfouie dans un vieux pull troué
Une graine accrochée aux chaussures
Un chemin qui colle à ma peau
Et ma tignasse qui sème ses cheveux
Pour la trace
Sait-on jamais
Ma jeunesse toujours intacte en bandoulière
J'avance
Cette impatience, soudain
Je suis à l'heure matinale des grives
Avec la terre se gorgeant de rosée
Avec ce qui vacille et décide de naître
Le prisme de lumière sur la goutte
L'instant fragile évaporé
Ni carte ni guide
Là-bas
Je vais.
09-2010