Cet amour dont nos cœurs se laissent enflammer.
Ce charme si touchant, ce doux plaisir d'aimer.
Est le plus grand des biens que le ciel nous dispense.
Livrons-nous donc sans résistance
À l'objet qui vient nous charmer.
Au milieu des transports dont il remplit notre âme,
Jurons-lui mille fois une éternelle flamme.
Mais n'inspire-t-il plus ces aimables transports?
Trahissons aussitôt nos serments sans remords.
Ce n'est plus à l'objet qui cesse de nous plaire
Que doivent s'adresser les serments qu'on a faits.
C'est à l'Amour qu'on les fit faire,
C'est lui qu'on a juré de ne quitter jamais.
Premier couplet
Jurer d'aimer toute sa vie,
N'est pas un rigoureux tourment.
Sâvez-vous ce qu'il signifie?
Ce n'est ni
Philis, ni
Silvie,
Que l'on doit aimer constamment;
C'est l'objet qui nous fait envie.
Deuxième couplet
Amants, si votre caractère,
Tel qu'il est, se montrait à nous.
Quel parti prendre, et comment faire?
Le célibat est bien austère ;
Faudrait-il se passer d'époux ?
Mais il nous est trop nécessaire.
Troisième couplet
Mesdames, vous allez conclure
Que tous les hommes sont maudits ;
Mais doucement et point d'injure ;
Quand nous ferons votre peinture,
Elle est, je vous en avertis.
Cent fois plus drôle, je vous jure.
Poème publié et mis à jour le: 15 November 2012