À Andrée Lessard, 1948-2022
Empoigner l’urne
Et sentir ton coeur battre à nouveau
Tel le phénix
Tu renais de tes cendres
Une seule larme suffit
Pour faire fleurir ton nouveau jardin des étoiles
J’entends la voix d’Homère
Ou de Dante qui chante
Les louanges de sa Béatrice ?
Non ! Je reconnais la voix de mon frère
Qui crie et hurle tout son amour
Pour sa Rose beauceronne
Dans son Florilège pour Andrée
Et que dit-il au juste, Poète ?
-Tu es la Lumière de l’aube
Qui fait danser le soleil !
-Tu es l’oasis du Sahel
Qui fait surgir du sable
Tout ce vert et toute cette eau fraîche !
-Tu es le chant des Sirènes
Qui m’attire vers toutes ces Îles bienheureuses
Aux plages sablonneuses et infinies
Te rejoindre enfin
Et mourir dans tes bras
Dans une ultime étreinte éternelle
Je relis le Cantique des cantiques
Et je vois mon frère Jacques
Le sosie du roi Salomon
En compagnie de sa chère Andrée
Cette nouvelle Sulamite des temps modernes
Et que dit-il au juste, Poète ?
-Mets-moi comme un sceau sur ton cœur,
Comme un sceau sur ton bras
Car l’Amour est plus fort que la mort !
J’empoigne ton urne
Et je sens mon cœur se débattre
Suis-je encore de ce monde
Ou d’outre-tombe ?