Nos objets quotidiens ne savent plus leur nom
Nous tremblons
Nous cassons
Nos bouteilles brisées ne savent plus la mer
Sur les ondes brouillées nos messages se perdent
Des mots étranges étrangers inaudibles
Où surnagent des cris et des ombres exsangues
Dehors la lune boit plus que de raison
Des fantômes titubent
La dignité flirte avec la mort
Et l'honneur dépravé se nourrit de bêtises
Le césium sourit et fait un long voyage
Pendant que non non non
Ne nous inquiétons pas
Les brûlures du temps ne nous concernent pas
Nous fuyons l'éternité comme la peste
L'Eden est pourtant proche
Il faudrait pour cela que nos regrets pourrissent
Les jours heureux aussi
Toute cette profusion de colères et de désirs
Et que se désagrègent nos falaises d'orgueil
Enfin briser le mur de nos indifférences
Dans l'antichambre des saisons traînent nos feuilles mortes
Un maelström d'humus en devenir
Et toute la puissance d'une germination.
2011-03