D’autres putains, Massimo Barone
Poèmes

D’autres putains

par Massimo Barone

Son prénom finissait en etta, Rosetta/ Marietta. Je préfère Rosetta,
une putain/ sur l’Aurelia hauteur Ladispoli.

C’était une fille froissée d’Irpinia/ herbe de mars, menue,
nerveuse, naturellement frisée. / Au parfum

de sueur et de talc/ elle attendait que je passe/ à l’heure
qui précède le matin./ Elle agitait la main et

elle montait./ L’ami, faisait-elle, tu t’arrêtes à Cornelia?/ Mais oui, etta,
Rosetta/ pour toi bien sûr et peut-être, je dis bien/

peut-être, nous nous plaisions/ ou bien une simple assonance/ perception,
entêtement, rancune/ parce qu’en elle, grésillait une lueur/ dans ses yeux

dans son visage pointu/ de Médée de faubourg que personne/ halte-là
pouvait atténuer./ À bord elle devenait bavarde/

et elle parlait d’elle, du petit/ de la nourrice qui coûtait une fortune
/ plus le loyer les factures/ et aussi le pédiatre et les

courses…/ Du travail oui, mais quelle peine/ pour boucler les fins de
mois./ Etta Rosetta la putain avec un fils/ le petit, le loyer, les

courses…



Poème publié et mis à jour le: 04 December 2022

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