ô jour heureux, heure, temps, et moment,
Auquel ma dame a d'une foi jurée
Promis secours à mon âme enferrée
Dans la prison de l'amoureux tourment !
Moi trop heureux, et trop heureux amant
D'avoir enfin ma liesse assurée
Par celle-là qui naguère acérée
Me meurtrissait si misérablement.
Mais, ah! hélas! je bâtis sur du sable,
Je m'éjouis * de chose aussi passable
Comme est le vent : pour un nouveau jargon
Que m'a tenu ma cruelle mégère
Je m'éjouis; mais ma joie est légère.
Sûr n'est pas l'huis que porte un faible gond.
Poème publié et mis à jour le: 14 November 2012