Poèmes

Crepuscule du Matin

par Charles Van Lerberghe

La voix qui sous les feuilles profondes chantait là,
Cette nuit, qu'une inquiète et tendre âme exhala,
Voilant de son sourire sa frêle grâce atteinte,
S'en est allée avec cette âme qui s'est éteinte.
Son mystérieux frisson dans l'aurore a passé.
Elle parlait d'Enfance, d'Ailleurs et du Passé.
C'était une voix d'ombre : maintenant elle est morte,
Et voici que les brises amicales l'apportent
Jusqu'ici, dans ces jardins vaporeux et déserts,
Semblable au doux murmure des vagues de la mer,
Lorsqu'elle se meurt, au loin, sur le sable des plages...
Un souvenir de nuit divine qui se propage
Et qui traîne encore dans le crépuscule bleu...



Poème publié et mis à jour le: 16 November 2012

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