Poèmes

Comment j'écris

par Marcel Faure

Les écrivains ne sont pas des artistes de variété. Souvent ils poursuivent une idée fixe qu'ils traînent au fil des pages. Le roman est un décor où ils s'ébattent, le poème un couteau qu'ils se plantent, là, en plein cœur. Et moi qui voyage avec eux, j'écris des notes poèmes qui leurs ressemblent. Tristes ou gais, mes paysages de fantaisies, rédigent des cartes postales dont je suis le centre, certes, mais dont ils sont les multiples ramures.
Je ne suis jamais absent très longtemps d'une phrase qui n'est pas la mienne. Souvent ce qui m'anime est infime, à la limite du conscient. Entre centon et écriture automatique, j'avance. Écriture automatique ? Comment appeler autrement, ce mot, ce vers qui me pousse là où je ne serais jamais allé sans lui. Le curseur clignote; j'attends le mot suivant. - Peut-être une autre route – me suggère un poème sans jamais un regard dans le – rétroviseur – jusqu'à la butée du point final, que je gomme pour laisser au poème d'autres développements.
Parce que, dans ce que je lisais il y a ce - télescope – qui me perturbe depuis le début et que je n'ai su placer ici autrement que pour le froisser avant le mot fin, comme une reprise de volée perdue dans les filets.

2017-01

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