Enfant j'ai appris à m'ennuyer
À tutoyer le vide
Je vivais de ciel et de romans
Les taches sur la tapisserie
Autant d'oiseaux entre les fleurs jaunies
Un quotidien de promesses rudes
Mineur ou cheminot
J'entrais en clandestinité
Mon champ d'azur emplissait la lucarne
Je prenais le train de nuit
Les villes passaient en gardant leur mystère
Le bleu avait des secrets d'étoiles
J'attendais mes pas dans des salles désertes
Déjà je culbutais les mots mais ça faisait désordre
Un jour j'irai au bout des rails
Nigaud que j'étais
Au butoir de la mer je me suis échoué
Toujours en déshérence dans mes rêves
Je contemple ma vie de presque fonctionnaire
Errant de livre en livre j'installe dans les marges
Quelques morceaux de moi, quelques trains de l'oubli
La vie m'aura vécu sans les points cardinaux
Mais j'aurai découvert mon Collège de France
En suivant pas à pas le sentier des poèmes
Je déguste en silence mon caviar de mots
2017-04
Au sujet de Marcel Faure
A Propos
Présent dans quelques revues, j'ai aussi publié un recueil "Petite fugue stéphanoise" aux éditions l'Harmattan.
Poème publié et mis à jour le: 29 April 2021