Ce qui faisait naufrage
était-ce en mer,
était-ce en moi ?
De quelles crêtes ou creux de vagues
appelaient ces voix connues
que la nuit apportait, remportait
dans une nasse de vent noir ?
Qui s’enfonçait en l’eau profonde
où s’élançait mon cœur
comme un sauveteur impuissant ?
Où que ce soit, il y avait naufrage
et seul le matin dirait
qui en avait réchappé
en mer ou en moi.
Au sujet de Jean-François Mathé
A Propos
Jean-François Mathé est un poète et dessinateur français. Il publie des chroniques dans la revue Friches depuis 1999, et fait partie de son comité de rédaction. Son œuvre poétique est couronnée par différents prix. Privilégiant le vers libre jusqu’en 1999, Mathé donne une plus large part aux poèmes en prose dans son recueil Le Ciel passant, paru en 2003. Il s’adonne aussi au dessin d’humour de 1970 à 1980. Ses dessins paraissent dans La Vie, Télérama, Encre Libre, Gulliver, Tribune socialiste… Il illustre en 1976 les Culbuteurs, et en 1985 La Fête des ânes ou la Mise à mort du livre, de René Rougerie. En 2011, il a aussi signé le dessin de couverture de l'ouvrage collectif Du côté de chez René Rougerie, publié aux éditions de La Jointée.
Poème publié et mis à jour le: 10 January 2023